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Ulrich Seidl on film, photography and how to regard them
The Gallery Bawag PSK Contemporary hosts from April 18th until May 26th the photography exhibition Paradise: Love / Faith / Hope, a series of extracts from the homonymous film directed by Ulrich Seidl. The Austrian director, screenwriter and producer, along with the photographer / director Friedl Kubelka held on May 22nd an open discussion about his recent award-winning trilogy Paradise (among others, the Austrian Film Prize for the categories best movie and best script).
The principle of Ulrich Seidl’s work is “trying to find the beauty in the assumed ugliness. The media reality in which we live is fined, disguised and false. This is not what we look like. I am interested in how our bodies really are. This should also be allowed.” Thus in Paradise he is breaking the artificial typification set by the media throughout three stories about social compulsion and the consequential longing for acceptance. The first part of the trilogy, Paradise: Love, explores sexuality: Theresa, a 50-year-old sex tourist, goes to Kenya as a “Sugarmama” in order to avail herself of the services of love provided by black beach boys. Unlike her sister, Anna Maria is on her quest to Paradise: Faith carrying a statue of the Virgin Mary in her religious pilgrimage. Paradise: Hope presents the struggles of Theresa’s teenage daughter in a diet camp, dealing with a major problem of nowadays’ society: obesity.
The esthetic of the image composition counterweights the intimate scenes, which occasionally become even disturbing to the public. In any case, the movies are conflict triggers, which I personally consider the target point for any work of art. Inevitably, adverse viewpoints popped out: “The reality you are picturing is not actually real.” or that the situation is not like that were some of the reproaches. However, Seidl cut them off promptly “This is my movie; my point of view.” There can hardly be a topic, if any at all, which could be regarded objectively. Especially in movies (as well as in any form of art) you can’t say “This is what you should see” or point out a meaning; the movie simply depicts the director’s outlook.
It was about time that Ulrich Seidl sampled the tension between esthetics and existence also in static images. From the beginning, he clarified the difference between a photograph and a tableau: the photograph is spontaneous, the act of capturing a moment, while the tableau is a fixed, arranged frame. He made it thus clear that the exhibited images are photographs, for the expression and legerity of the characters proves that the presence of the photographer passed unnoticed.
The concept behind this exhibition was more like an experiment: “If you hadn’t seen the movies, what story would you make out of this?” In fact, the central point is the framing. Films are series of images which, in a certain order, have a meaning. When looking at a photograph, it is the watcher who makes the meaning, for you have the freedom to extend your imagination outside the given frame. In this case, regarding only the photographs and binding them in any way you want, you can reach a completely different meaning from the one imagined by Seidl in the Paradise films.
The conferring ended in fulminant applauses and the night went on with an amazing concert of Eloui.
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Ulrich Seidl sur le film, la photographie et comment les regarder
La galerie Bawag PSK Contemporary héberge de 18 avril jusqu’à 26 mai l’exposition de photographie Paradis : Amour / Foi / Espoir, une série d’extraits du film homonyme réalisé par Ulrich Seidl. Le réalisateur, scénariste et producteur Autrichien et la photographe / réalisatrice Friedl Kubelka ont tenu une discussion libre le 22 mai sur son récent film Paradis, récompensé avec de nombreux prix (parmi lesquelles Le Prix de Film Autrichien pour les sections le meilleur film et la meilleure régie). Le principe guidant l’œuvre d’Ulrich Seidl est « l’essaie de trouver la beauté dans ce qu’on considère la laideur. La réalité des médias, dans laquelle nous vivons, est dissimulée, embellie et fausse. Or, nous ne rassemblons pas à ça. Ce que m’intéresse est comment nos corps sont vraiment. Ça devrait être permis. » Ainsi, dans Paradis il brise le typage artificiel établi par les médias, à travers de trois histoires sur les contraintes sociales et, par conséquent, le désir d’être acceptée. La première partie de la trilogie, Paradis : Amour, explore la sexualité : Theresa, une touriste sexuelle quinqua, part au Kenya comme « Sugarmama » pour bénéficier des services d’amour fournis par les « beach boys ». Contrairement à sa sœur, Anna Maria poursuivit le chemin vers Paradis : Foi en transportant une statue de la Vierge Marie à parcours de son pèlerinage religieux. Paradis : Espoir présente les difficultés que la fille adolescente de Theresa doit endurer dans un camp diététique, en se confrontant avec un problème majeur de la société actuelle : l’obésité. L’esthétique de la composition d’image contrebalance les scènes d’intimité qui parfois deviennent gênantes pour le public. En tout cas, les films déclenchent des conflits, fait que je considère le point visé d’une œuvre d’art. Inévitablement, de points de vues adverses sont parues : « La réalité que vous présentez n’est pas vraiment réelle » ou que la situation n’est pas comme ça, étaient quelques reproches. Toutefois, Seidl les a arrêté promptement : « C’est mon film ; mon point de vue ». Il n’existe guère de thème, si tant du tout, qu’on puisse traiter objectivement. Particulièrement dans les films (ainsi que dans toutes les formes d’art) on ne peut pas dire « C’est ça que tu devrais voir » ou imposer un sens ; le film dépeint seulement la perspective du réalisateur. Il était donc temps qu’Ulrich Seidl sonde la tension entre l’esthétique et l’existence aussi dans des images statiques. Depuis le début il a clarifié la différence entre ce qu’on appelle une photographie et un tableau : la photographie est spontanée, c’est la capture d’un moment, tandis que le tableau est un cadre fixe, rangé. Il a fait comprendre que les images exposées sont des photographies, car l’expression et la légèreté des personnages prouvent que la présence du photographe est passée inaperçue. Le concept derrière cette exposition était plus comme un expérimente : « Si vous n’aviez pas regardé les films, quelle histoire feriez vous de ces photos ? » En fait, l’idée centrale est l’encadrement. Les films sont de séries d’images qui, rangées dans un certain ordre, font du sens. Quand on regarde une photo, c’est le spectateur qui crée le sens, car il a la liberté d’étendre son imagination en dehors du cadre étant donné. En tout cas, si on regarde seulement les photos et on les lie dans un ordre de notre choix, c’est possible d’arriver à un sens tout à fait différent de celui que Seidl a proposé dans Paradis. La fin de la discussion a été récompensée avec une salve d’applaudissements et le concert extraordinaire d’Eloui a conclu cette nuit.
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Ulrich Seidl despre film, fotografie si cum sa le privim
Galeria Bawag PSK Contemporary gazduieste intre 18 aprilie si 26 mai expozitia de fotografie Paradis: Iubire / Credinta / Speranta, o serie de imagini extrase din filmul omonim regizat de Ulrich Seidl. Regizorul, scenaristul si producatorul austriac, impreuna cu fotografa / regizoarea Friedl Kubelka a tinut pe 22 mai o conversatie deschisa despre recent premiata sa trilogie Paradis (printre altele, Premiul de Film Austriac la categoriile „cel mai bun film“ si „cea mai buna regie“). Principiul operei lui Ulrich Seidl este „incercarea de a gasi frumosul in ceea ce este considerat urat. Realitatea impusa de mass-media este infrumusetata, deghizata si falsa. Nu asa aratam noi cu adevarat. Ma intereseaza cum sunt corpurile noastre de fapt.“ Asadar, in Paradis regizorul sparge tiparele artificiale create de mass-media, pe parcursul a trei povesti despre ingradirile sociale si dorinta de integrare. Prima parte a trilogiei, Paradis: Iubire, exploreaza sexualitatea: Theresa, o turista de vreo 50 de ani, pleaca in Kenya pe post de „Sugarmama“ pentru a beneficia de serviciile sexuale oferite de asa-numitii „beach boys“. Spre desebire de sora ei, Anna Maria e in drum spre Paradis: Credinta purtand de colo-colo o statuie a Fecioarei Maria in pelerinajul ei religios. Paradis: Speranta prezinta greutatile fiicei adolescente a Theresei intr-o tabara de dieta, confruntandu-se cu o problema majora a societatii moderne: obezitatea. Estetica compozitiei imaginii echilibreaza scenele intime, care la un moment dat devin jenante pentru public. In orice caz, filmele declanseaza conflicte, ceea ce eu consider ca fiind scopul oricarei opere de arta. Inevitabil, au aparut opinii contrare: „Realitatea pe care incercati sa o prezentati nu este tocmai reala“ sau ca lucrurile nu stau chiar asa au fost cateva dintre reprosuri. Totusi, Seidl le-a contracarat promt: „Este filmul meu; punctul meu de vedere“. Nu cred ca exista o tema care poate fi dezbatuta in mod obiectiv. Mai ales in cazul filmelor (de altfel, in orice forma de arta) nu se poate spune „Asta ar trebui sa vezi“ sau impune un anumit inteles; filmul exprima pur si simplu perspectiva regizorului. Era si timpul ca Ulrich Seidl sa probeze tensiunea dintre estetica si existenta si in imagini statice. Inca de la inceput, el a clarificat diferenta dintre ce numim fotografie si tablou: fotografia este spontana, este actiunea de a surprinde un moment, in timp ce tabloul este un cadru fix, aranjat. Astfel, Seidl a dat de inteles ca imaginile expuse sunt fotografii, intrucat expresia si lejeritatea personajelor demonstreaza ca prezenta fotografului a trecut neobservata. Conceptul din spatele acestei expozitii a fost mai degraba un experiment: „Daca nu ati fi vazut filmele, ce poveste ati face din fotografii?“. De fapt, ideea de baza este incadrarea. Filmele sunt insiruiri de imagini care, intr-o anumita ordine, au un inteles. In cazul fotografiei, privitorul este cel care ii da un sens, fiindca are libertatea de a-si extinde imaginatia dincolo de incadrare. In acest caz, privind numai fotografiile si asezandu-le in ce ordine vrei, poti ajunge la un inteles total diferit fata de cel ilustrat de Ulrich Seidl in Paradis. Conferinta s-a incheiat cu un val de aplauze, iar noaptea a continuat cu un concert extraordinar de Eloui.